Voici le récit de Nicolas SUPPA, père de Marc, qui raconte cette finale du Championnat de France Junior 1992. Ce n’est pas sans une certaine émotion que je transcris les paroles d’un MONSIEUR de la pétanque qui continu à œuvrer sans compter pour les jeunes dans la région PACA. En effet, Nicolas SUPPA est un exemple d’éducateur, Il a une grande expérience de par son passé de footballeur de très haut niveau mais aussi d’entraineur. C’est naturellement qu’il s’est tourné vers la pétanque en entrainant son fils Marc dans son sillage ainsi que ses petits-enfants Driss et Yanis.
Voici ce qui s’est passé le 6 septembre 1992 à NANCY, Comme on dit à MARSEILLE, ce récit est PAGNOLESQUE !!!!
« LA PLUS BELLE HISTOIRE VECUE DE MA VIE BOULISTE »
La finale du championnat de France Juniors oppose l’équipe Marseillaise composée de Marc SUPPA, Denis SCARZELLA et Jérôme GUIDONE à celle de Béziers du jeune PASTOR, déjà finaliste en 1991 !
Après un départ laborieux (0 à 5), nos trois jeunes marseillais, solidaires, reviennent au score et jusqu’à prendre l’avantage (9-à 5). Le vent avait tourné ! D’un côté, on sentait la confiance grâce a une réussite totale, de l’autre, le doute et la crainte s’était installés….
La mène suivante, qui sera la dernière, fut très animée, voire très agitée !
En effet, quel métier, quel vice pourrait-on dire de la part d’un jeune joueur !!!
L’équipe marseillaise possède deux points sur le jeu. Marc SUPPA a deux boules en mains. Le tireur de l’équipe biterroise a lui aussi deux boules en mains, mais c’est à son tour de jouer.
Après plusieurs allers retours, il pointe et gagne les points. Il s’attarde accroupi dans le rond très longuement… Marc attendait patiemment pour aller tirer cette boule. Une fois dans le rond, il s’aperçoit que le joueur adverse, resté derrière lui, s’approche et le fixe pour l’intimider !!
Par reflexe, Marc l’écarte avec force de son bras gauche. Intervention de l’arbitre et avertissement verbal aux deux protagonistes ! Dans ce contexte particulier, Le petit fait un palet et se retrouve boule a boule avec trois points sur le tapis !
La situation est complexe, d’un côté, on craint la défaite mais il y a toujours l’espoir de revenir 6 à 9.
De l’autre, la lourde responsabilité d’un tir a 4 pour devenir champion de France…
Le joueur biterrois doit maintenant jouer sa dernière boule. Il recommence son cinéma mais cette fois ci, c’est de la 3D !!! Il fait plusieurs va et viens, attends que l’arbitre désigne sa montre, et fait mine de joueur sa boule. Puis il se lève et va vers le directeur de jeu pour lui parler tout bas… Règlement oblige, les 2 minutes pour aller uriner lui sont accordées.
A son retour, il doit vite pointer sous les sifflets des spectateurs. Puis il reste debout, immobile dans le rond les bras croisés…. Il se décide alors de reculer de 2 mètres pour laisser la place à Marc.
Marc s’approche et c’est de nouveau le face à face, les yeux dans les yeux ! Marc SUPPA esquisse un geste de coup de tête et voici que l’arbitre délivre un carton jaune aux deux joueurs.
Concentré à l’ extrême, super motivé et dans un silence de cathédrale, Marc fixe la boule et tire…. Le geste est parfait, ce dernier accompagne sa boule du regard et s’accroupi dans le rond. Il se lève et les bras en l’air remerciant le CIEL, il avait fait CARREAU sur place. 9 et 4 = 13, la messe était dite !!!
Le Public debout a longuement applaudi la victoire des marseillais. La solidité et la solidarité de MARC, DENIS et JEROME, avait scellé le sort de ce championnat de France Junior 1992. Ils étaient déjà champion des Bouches-du-Rhône, Champion de ligue PACA. C’est un triplé historique pour ces gamins !!!
Heureux et très ému, j’ai pleuré pendant l’hymne de la Marseillaise, et j’ai littéralement craqué lorsque mon fils m’adresse un clin d’œil et me confie : « dans ces moments-là, j’ai surtout pensé a pépé ». (Récemment disparu)
En peu de temps, mon petit Marc, 17 ans, s’est transformé en homme au cœur énorme, avec de solides C………. !!!
NICOLAS SUPPA.
Je tenais à retranscrire ce récit, et transmettre mes amitiés à la famille SUPPA. Ils sont devenus mes amis depuis que nos enfants jouent ensemble à la pétanque. Ce sport est vraiment porteur de valeurs et favorise la cohésion sociale.
Pour EDUCNAUTE-INFOS. Jean-Michel SANTIAGO.