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10 conseils de champions pour avoir un mental d'acier au travail

 10 conseils de champions pour avoir un mental d'acier au travail

Comme les sportifs de haut niveau, nous devons régulièrement atteindre des objectifs, gérer la pression ou réussir des négociations. Sébastien Thomas, préparateur mental d'athlètes, donne ses techniques pour y parvenir.

Sébastien Thomas est préparateur mental d'athlètes de haut niveau (équipe de France de ski, de biathlon, joueurs de tennis) depuis douze ans. Il apprend aux sportifs à gérer leur stress, leur motivation, leurs pensées. "En compétition, c'est le mental qui fait la différence", explique l'auteur de Et si j'avais un mental de gagnant! aux éditions Eyrolles. Or toutes ces techniques peuvent être transposées pour réussir sa vie professionnelle. A son rythme, et avec ses propres objectifs. Voici les 10 conseils que prône celui qui est également coach en entreprise : (les citations du livre sont en italique).

- S'installer dans une véritable logique d'entraînement

La préparation mentale n'est en rien de la magie ou du positivisme. Lorsqu'on prépare un événement professionnel (entretien d'embauche, prise de parole en public, etc), il faut prendre cela comme un véritable entrainement dans lequel vous allez devoir vous investir. Il ne s'agit pas seulement de lire un livre sur le sujet et de se dire que cela suffit. Pas du tout, cela demande motivation et investissement.

"Votre entraînement mental devra être régulier, car c’est dans la régularité que vous allez renforcer vos qualités et que vous serez capable de les mettre à profit en situation de manière automatique, avec aisance et sérénité. Ce qui fera également la différence, c’est la qualité de votre investissement dans ce travail mental."

- Se donner le droit de réussir

Il n'y a pas que les autres qui ont le droit de "performer", d'atteindre des objectifs, d'obtenir une promotion, demander une augmentation à son manager.

"Arrêtez de penser que vous n’avez pas les moyens de réussir et osez vous accorder ce droit, même quelques instants. Les personnes qui arrivent à prendre la parole en public alors qu’elles étaient timides ou anxieuses se sont, à un moment, donné le droit d’y arriver et elles se sont 'lancées'. Elles se sont fait confiance et ont réussi avec leur personnalité, leur force et leur fragilité."

- S'affranchir du regard des autres…

Ne restez pas sur des préjugés qui vous collent à la peau depuis votre enfance (vous aviez peur de passer au tableau et de vous exprimer devant toute la classe) et ne gardez pas une mauvaise image de vous-même (comme de penser que vos collègues sont meilleurs que vous).

"Ces autres qui nous évaluent, nous jugent, nous répètent qu’on aurait dû faire ceci ou cela, ainsi que le regard de certains qui nous déstabilisent, nous empêchent de donner le meilleur de nous-même et nous mettent dans le doute. C’est ce doute qui est notre pire ennemi. Il faut essayer de se sortir du 'diktat' et de la peur des autres, et imposer son style avec tact et diplomatie. Mais je vous rassure, et c’est ça qui est fou, les autres ont les mêmes craintes que vous! Vous devez également intégrer que vous ne pouvez pas 'être aimé' de tout le monde. Le secret pour s’affranchir du regard des autres est d’éviter de se comparer constamment à eux. Ce qui fera la différence, c’est votre personnalité et c’est avec elle que vous réussirez à atteindre vos objectifs professionnels et personnels."

- … mais bien s'entourer

"N’hésitez pas à rompre votre isolement, à rencontrer du monde, à vous entourer de personnes qui pourront vous aider dans votre quête. Rompre sa solitude, apprendre des autres, écouter leurs conseils est primordial."

Sébastien Thomas donne ainsi l'exemple de Vincent, un athlète de haut niveau dans le tennis de table. Ce médaillé d'or aux Jeux paralympiques s’est entouré des personnes qu’il estimait être les plus compétentes et les plus en accord avec ses objectifs pour l’accompagner pendant les quatre années que dure une préparation olympique. Il a également choisi ces personnes pour leur capacité à le pousser dans ses retranchements.

- Se donner le temps de réussir

Nous vivons dans une société où on veut tout, tout de suite, si possible sans faire d'efforts. Erreur! Il faut se donner le temps de travailler, d'investir sur sa personne et de s'occuper de soi. Sachant que le temps nécessaire à chacun pour parvenir à ses objectifs sera différent d'une personne à l'autre.

"Souvent la 'politique des petits pas' est la meilleure option pour réussir, et d’autant plus en situation anxiogène. Mais comme cette pression du temps est présente partout -dans les horaires que l’on doit respecter, dans les objectifs que l’on nous donne, dans les délais de réponse que l’on nous impose et dans les tâches que l’on se fixe chaque jour- il nous est difficile de nous en détacher."

- Se donner le droit de l'échec

"Il faudra également que vous preniez en compte le fait que vous pouvez ne pas réussir à atteindre vos objectifs, que vous pouvez rater votre exposé ou rater votre compétition sportive. La défaite, l’échec font partie du jeu. Un sportif qui n’intègre pas l’idée qu’il peut échouer, perdre son match, ne peut gagner. Intégrer cette éventualité est indispensable pour réussir. Prendre en compte l’éventualité de perdre, va vous libérer l’esprit et vous permettre de vous focaliser sur les moyens à mettre en œuvre pour gagner".

- Se donner des intentions

Notre système de pensée nous conduit généralement à anticiper les événements de manière négative. On se dit souvent que ça va mal se passer, jamais le contraire. Alors qu'à l'approche d'un événement quelconque, on devrait se poser la question: comment j'aimerais que cela se déroule. C'est cela, se donner des intentions. Par exemple, lors d'une présentation orale, cela peut être de se fixer trois objectifs: parler distinctement, penser à laisser des silences et être didactique. Il est important de transformer ses pensées parasites en pensées positives.

- S'affranchir des dogmes qui paralysent

"Si tu n’as pas confiance en toi, tu ne peux pas y arriver", "Je veux des collaborateurs qui soient motivés tous les jours", "Pour réussir, il faut être un tueur", "La performance fait partie des qualités que l’on recherche pour ce poste", "Être fort mentalement est fondamental pour devenir un champion", "Concentre-toi, sinon tu ne vas pas y arriver"…

L’estime de soi, la confiance en soi, la motivation, la concentration, la détermination sont autant de qualités importantes pour réussir que de mots qui peuvent être paralysants.

Mais on ne peut pas être bon partout! Aussi, comme les grands champions sportifs et olympiques, vous devez distinguer la "confiance en soi spécifique" ("je suis un bon athlète") et la "confiance en soi globale" ("je suis un bon athlète et, d'une manière générale, à l'aise en public"). Par exemple, un athlète de haut niveau pourra avoir une immense confiance en lui dans la discipline où il performe et être incapable d'aligner deux mots en conférence de presse.

Il faut se concentrer sur ses qualités et se rappeler ses points forts. Mais aussi se confronter à ce qui vous fait peur, en vous entraînant devant des amis, en sollicitant les conseils d'un coach ou par tout autre moyen qui vous aide.

- Entrer sur le terrain et quitter sa place dans les tribunes

"Pour développer son mental, il faut être ACTEUR et se mettre en action. En effet, c’est dans l’action que se construit notre mental. Par conséquent, je vous invite dès que vous en avez l’opportunité à vous mettre en action et à développer vos qualités mentales. Saisissez toutes les occasions qui vous sont données pour mettre en application vos apprentissages".

- Débriefer

Le débriefing est donc une prise de recul par rapport à une situation vécue ou en train d’être vécue. Pour être efficace, le débriefing d’avant ou d’après la situation doit :

• être rédigé avec sérieux. L’écrire permet de rendre visibles les informations (points positifs et axes d’amélioration), de revenir dessus régulièrement et de visualiser les progrès ;

• être précis ;

• être mesurable, c’est-à-dire s’appuyer sur des critères d’évaluation objectifs ;

• être positif ;

• être factuel, c’est-à-dire s’appuyer sur des exemples concrets ;

• être équilibré entre les points positifs et les axes d’amélioration ;

• intégrer les moments clés de la situation, ces moments qui ont fait basculer la situation positivement ou négativement ;

• comporter des solutions et un plan d’action à intégrer dans votre programmation ;

• être fait régulièrement, si ce n’est quotidiennement. Il n’a pas besoin d’être obligatoirement long pour être efficace. Un petit feed-back de la journée avant de vous coucher est excellent s’il répond aux critères ci-dessus.

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