André Bar va recevoir cette année, sans doute des mains du ministre Patrick Kanner, la médaille d’or de la Jeunesse et des Sports. L’homme y voit une reconnaissance qui lui fait plaisir, et qu’il partage volontiers.
Dans leur tranquille maison de la rue Félix-Faure, André et Raymonde partagent plus que le quotidien : une vie dédiée aux autres en général et à la pétanque en particulier. Ils ont été concierges et on sent chez eux que le contact est facile, simple, jamais forcé. Précis sur les dates, jamais avare d’un sourire, André retrace son parcours. Point de départ de son engagement dans le monde de la pétanque, 1979, année de sa première licence. « C’est Gustave Baillieul qui m’a amené à ce sport. J’étais pâtissier. En passant, je les voyais jouer. » Premiers pas de joueur à l’amicale bouliste Chanzy. Il accepte d’en devenir le président en octobre 1982. « C’était pour un an, pour voir… »
Finalement, il sera l’artisan de la fusion, réussie, avec l’autre club, la pétanque armentiéroise, présidée par Roger Haesebroeck, frère du maire, en 1989. « C’était la condition de Gérard Haesebroeck pour nous construire un boulodrome, l’un des plus beaux du Nord, et ça s’est très bien passé. »
Le club, « c’est une vraie petite usine, avec cent quarante-six licenciés, il faut gérer ! »
Les vingt-quatre pistes portent des noms de bénévoles et joueurs qui ont marqué le club. L’Armentières pétanque-club était né et André, tout en s’entourant de dirigeants et de bénévoles, n’a pas lâché son poste. Ce n’est pas tant qu’il aime les honneurs, mais « c’est une vraie petite usine, avec cent quarante-six licenciés, il faut gérer ! »
Il s’est engagé ensuite au niveau de la fédération française, dans le district, le comité du Nord puis la ligue, et même comme arbitre national. À l’entendre, la pétanque, « c’est la vie, il n’y a pas de patron ou d’ouvrier, on est joueurs, c’est tout ». Il retient de ces bientôt quatre décennies, « le plaisir d’avoir rencontré des gens formidables, organisé des compétitions, vu des jeunes évoluer. Il y a plus de dix ans, Kevin Muller a été qualifié aux championnats d’Europe ».
Il cite aussi le nom de Guillaume Legrand, formé à Armentières parti en Belgique, « il ira loin ».
Il ne cache pas que c’est plus délicat aujourd’hui. Les ados ont changé. « Il faut leur apprendre à gagner, et aussi à perdre. Rester humbles, respectueux, optimistes », résume André, pensif. Après un infarctus et deux arrêts cardiaques il y a quelques années, il en a gardé l’envie décuplée de profiter de la vie.