Pas facile, d'être juge et partie quand les liens du sang unissent le préposé au coaching à l'un des principaux protagonistes de la finale cardurcienne de ce samedi 14 octobre. Pourtant, Cédric Delahaye, le père du jeune prodige saint-albanais, nous ouvre bien volontiers les portes de l'école de pétanque.
Coacher Adrien en compétition, c'est délicat ?
Oui, en ce sens que je suis beaucoup plus exigeant avec lui et que si la situation le justifiait, je pourrais même lui mettre un «petit voyage», chose que je ne ferais pas forcément avec l'un de ses équipiers. Je le connais par cœur, dans n'importe quelle attitude, à tel point que dès l'échauffement, j'ai une idée précise du rendement qui va être le sien.
En règle générale, être coach, ce n'est pas une tâche aisée ?
Non. Tout le monde ne peut pas l'être, de même d'ailleurs que certains excellents joueurs de football ou de rugby ne réussissent pas leur passage de l'autre côté de la barrière. D'une part, il faut une certaine légitimité en termes de vécu, d'autre part, une capacité à faire passer le message. Sachez une chose, chez les jeunes, l'essentiel pour ne pas dire plus, ça se passe dans la tête. Le stress, c'est pour le coach, à lui de bien le gérer de façon à ce que, sur l'aire de jeu, règne le plus grand calme. Un entraîneur de rugby, pour prendre un exemple que j'affectionne particulièrement, peut se montrer volubile dans son carré. Mais sur le terrain, les joueurs doivent garder un état d'esprit irréprochable.
Ce double sens, tactique et psychologique, que tout le monde vous reconnaît, cela vient d'où ?
Je crois que je suis avant tout un passionné de pétanque, j'y joue depuis l'enfance, mon père me suivait partout, aujourd'hui, c'est moi qui prends le relais. Avec l'idée permanente d'apporter un maximum de choses aux jeunes.
La notion de projet sportif fait son chemin, petit à petit ?
Absolument, comme dans n'importe quel sport collectif. Le courant est passé très vite avec Jean-Luc Lucchetta, nous sommes sur la même longueur d'ondes. Après, tout dépend de l'effectif dont on dispose. En tout cas, favoris ou pas, nous aborderons la finale avec humilité. Il est hors de question de crier victoire trop tôt.
Recueilli par Philippe Alary
LA DÉPÊCHE