L’aide bénévole, par sa gratuité, rend tangible la fraternité pour des personnes seules, malades, mal logées. Sans ces 13 millions de personnes engagées dans le social, la santé, la culture, le pacte social s’effondrerait. Or ce lien fraternel est invisible socialement. Un remède ? La grève, tout simplement !
Une caractéristique des bénévoles ? Leur invisibilité. On ne les voit guère dans les médias. On ne parle pas d’eux dans les formations médicales ou sociales, peu dans les associations, quand il s’agit de former des salariés dont ils sont les présidents ou « collègues ». Quant aux reconnaissances et valorisations dont ils peuvent faire l’objet, voire le sujet, elles sont peu répandues. Il y a, certes, des félicitations, des applaudissements aux assemblées générales, des promotions par une élection au conseil d’administration ou au bureau. Ce sont des récompenses appréciées, qui constituent même le sommet d’un parcours ou d’une carrière associative et leur donnent une visibilité. Mais beaucoup de bénévoles restent invisibles et font du « shadow work », du travail de l’ombre. Deuxième caractéristique des bénévoles : ils ne sont pas rémunérés et ne reçoivent même souvent aucun salaire symbolique. Ils doivent trouver en eux-mêmes une motivation, non pas celle de l’engagement fait, au départ, d’images et de représentations, mais un élan au long cours et une dynamique qui les maintient debout contre vents et marées, parfois jusqu’au burn out. Bien souvent, face à la misère du monde et en bataille contre des problèmes insolubles et des situations difficiles, ils se nourrissent en partie du soutien de leurs groupes de pairs, des remerciements des personnes qu’ils aident, et surtout de leur propre certitude de servir les autres et une cause à laquelle ils croient. Mais souvent, les bénéficiaires de leur aide n’imaginent pas qu’ils ne sont pas rémunérés et qu’ils agissent pour eux de manière libre et volontaire. Une troisième caractéristique des bénévoles est bien d’être libres. C’est leur force et c’est la faiblesse des organisations qui les « emploient ». À tout moment, ils peuvent, s’ils le veulent, quitter leur poste derrière les guichets de distribution des restaurants du cœur, dans la gestion d’une association d’aide à domicile ou dans une salle de cours. Rien (sauf pour les membres de bureaux) ne les lie juridiquement à l’organisation qui les emploie, sauf leur sens des responsabilités et du service aux autres. Certes, ils signent des contrats, des chartes d’engagements et des conventions, mais peu sont susceptibles d’être attaqués en justice.
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Et ils sont où les bénévoles ?
On nous dit manquer de bénévoles, alors que l’on en compte 13 millions ! Or dans l’ensemble, ils tiennent leurs engagements et même au-delà. Le paysage français montre que les activités, le travail et les engagements des bénévoles les entraînent dans divers secteurs où il faut compléter ou proposer une réponse alternative à l’action des pouvoirs publics et des dispositifs privés : le sport, le développement local, le loisir, la culture, mais aussi le social, le care, les services aux personnes en difficulté, les prisons, les hôpitaux, etc. Ils s’engagent là où les mènent leurs passions, mais aussi là où leur sens de la solidarité et de la fraternité les attire et les retient. Car qu’est-ce qui fait courir les bénévoles, au-delà du fait de rester actif, d’être utile socialement et de se socialiser ? Ils agissent en fonction de leurs rapports aux valeurs, de leur quête d’un sens à donner à leur vie et du sentiment d’être concerné par un problème. Notre recherche sur les bénévoles face au cancer montre que la maladie fonde une communauté de situations et d’engagements, basée sur le fait d’avoir combattu ensemble (comme des frères d’armes). Dans nos recherches sur le mal logement, on voit que la fraternité s’exerce entre personnes mal logées, mais aussi entre bénévoles. Dans l’ensemble, les bénévoles ont une production considérable et ils contribuent largement à l’animation des villes, des campagnes et des quartiers français. Ils sont même un barrage contre l’effondrement de grands pans de nos dispositifs de solidarité et ils sont la légitimité des associations, en gérant de manière désintéressée les bureaux et le personnel salarié.