Parmi nos EDUCNAUTIENS, voués entièrement nous avons toutes les catégories sociales. Beaucoup d'entre-eux sont confrontés à la pandémie, et se retrouve en première ligne. Que ce soit des hospitaliers, des fonctionnaires, des employés des ordures ménagères, des agriculteurs, des routiers, des cheminots, des caissières, etc.
La semaine dernière, j'ai évoqué le cas de Roxane, aide soignante dans un hôpital, Pedro, Sergent à la Guardia Civil à Madrid.
Aujourd'hui, c'est au tour de Virginie, infirmière dans un EHPAD à NEVERS, qui va vous décrire ce qu'elle affronte, tous les jours, dans sa vie professionnelle, et sa vie familiale.
EDUCNAUTE-INFOS soutien sans détour, ces hommes et ces femmes, qui au prix de leur santé, s'expose au danger pour votre sécurité, pour vous soigner, pour vous apporter un minimum de confort, et surtout pour sauver des vies.
Pour eux, vous qui êtes confinés, RESTEZ CHEZ VOUS, RESPECTEZ LES CONSIGNES GOUVERNEMENTALES, c'est le moindre des RESPECT, que vous pouvez, que nous pouvons leur témoigner.
Je travaille au sein d’un EHPAD (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), en tant qu’infirmière.
Jusqu’à présent, dans notre département de la Nièvre, je dirai que nous étions peu impactés par ce virus.
Malgré tout, il a fallu mettre en place de nouvelles précautions quasi quotidienne, en fonction de l’évolution du COVID-19. En commençant par l’interdiction aux visites, puis le port du masque pour le personnel avec prise de température, ensuite le confinement en chambre des résidents et s’ajoute la prise de température des résidents, ce qui engendre une toute nouvelle réorganisation.
Depuis presque un mois, l’ambiance est pesante et particulière. Nous sommes habitués à ce qu’il y ait des familles, des animations, des résidents se promenant, discutent…et là, l’EHPAD est vide, « sans vie ». Dans les équipes, l’ambiance est parfois tendue, un mélange d’anxiété, de peur, se laisser submerger par ses émotions. Peur d’être contaminé, peur de le transmettre, peur de perdre des proches, peur de pénurie de matériel et de se retrouver plus exposé…Mais une solidarité est présente, tout le monde « se serre les coudes » pour traverser cette période difficile. On reste à l’écoute, les unes aux autres. On a la chance, dans notre établissement, que la direction nous octroie quinze minutes par jour pour nous « défouler, décompresser », ce qui nous a permis de faire un flash mob !
Une solidarité et un soutien extérieurs, sont à noter également. Des fromages de chèvres nous ont été offerts, des messages de soutien, ça fait chaud au cœur….
On essaie, tout de même, de faire notre travail au mieux, de rassurer nos résidents et leur famille et de les divertir. Pour maintenir le lien familial, des visio (SKYPE) sont organisés. Nous avons un gros travail, sur le plan psychologique de nos résidents, qui est fortement touché. Entre l’isolement et les chaînes d’informations qui tournent en boucle et qui sont loin d’être gaies. Ce n’est pas simple, car tous le savent, si ce virus entre dans l’établissement, ce serait dramatique. Nous avons une population à risque avec pour la plupart de lourdes pathologies. La question que tous, nous pose, tous les matins : « est ce qu’il y a un malade ici ? »
Quand j’ai fini ma journée, outre la peur d’être porteur du virus et de le transmettre à mes enfants, mon mari…je rassure ma petite troupe et on essaie de laisser place à la bonne humeur, en partageant de bons moments, ainsi que des visio en famille et entre amis. Sans oublier, que j’enfile mon « costume de prof » et c’est parti pour les devoirs, qui prend un temps fou, mais qui est indispensable !
Et c’est reparti pour une journée, elles se ressemblent !
Nous prenons soin de nos aînés, alors, restez chez vous et prenez soin de vous !
Même si, tous les soignants sont confrontés à cette crise sanitaire, j’ai une pensée particulière pour les collègues des services d’urgences et de réanimation !
Merci à Alain Juilla, pour tout son travail sur le blog EDUCNAUTE-INFOS !
A bientôt sur les terrains.
Virginie LE CORRE