Posté par BOULEGAN le 18/4/2013 5:00:00
BF2 et arbitre de ligue, Alain Juilla a créé Educnaute-Infos pour mettre à portée de ses confrères toute l'information qui les concerne.
Alain Juilla, copilote pour formateurs
Educateur BF2, arbitre de ligue et délégué de la Haute-Garonne chargé de la commission des jeunes, Alain Juilla a créé il y a quelques mois une association et un site internet, Educnaute-Infos, pour mettre à portée de ses confrères toute l'information qui les concerne.
Tu es éducateur BF2, arbitre de ligue, chargé des jeunes au sein du CD31 et tu présides l'association Educnaute-Infos, qui a vu le jour il y a quelques mois. Quel est le but de cette association et quels sont ses moyens d'action ?
Elle est destinée aux jeunes, et à tous les bénévoles qui se dévouent pour la pétanque. Le site internet est dirigé tout particulièrement vers les initiateurs et les éducateurs, afin de leur fournir toutes sortes d'ateliers et de règlements. Les arbitres aussi peuvent s'informer des dernières mises à jour, des réglements fédéraux.
Cette création fait suite à plusieurs années d'action dans ce domaine, et le site a pour ambition de devenir un centre d'intérêt pour la communauté des formateurs. Est-ce que ça peut devenir une sorte de syndicat d'éducateurs ?
Non, je n'irai pas jusque là. Mais nous avons remarqué qu'il existe un vide, dans pas mal de comités, au niveau de l'information sur les droits et les devoirs des éducateurs. Une fois qu'ils ont leur diplôme, on les lâche dans la nature et personne n'est là pour les soutenir et les diriger.
Les comités ne jouent pas, pour un certain nombre d'entre eux, leur rôle de relais d'information. Et dans les deux sens : le DTN envoie des questionnaires, et beaucoup de départements ne répondent pas. A l'inverse, beaucoup d'informations venant de la fédération ne parviennent pas aux formateurs. Alors voilà, Educnaute-Infos essaie de combler ce manque.
Une équipe Minimes pleine d'espoir!!!
Que penses-tu de l'état actuel de l'enseignement de la pétanque en France ?
Il y a des problèmes qui découlent de ce que je viens de dire. Beaucoup d'éducateurs sont esseulés, font avec leurs propres moyens et l'enseignement s'en ressent parfois.
Par ailleurs, ils ont parfois le sentiment de ne pas être reconnus. Par exemple, beaucoup ne comprennent pas que ce soit les délégués qui accompagnent leurs jeunes au championnats de France alors que ce sont eux qui les ont formés et préparés. Chez nous, en Haute-Garonne, ça fait déjà plus de huit ans que ce sont les éducateurs qui accompagnent les jeunes : c'est normal, ce n'est pas le rôle d'un délégué.
Il y aurait donc parfois des divergences entre éducateurs et dirigeants?
Oui, il y en a. C'est sûr.
Qu'est-ce qu'on peut faire pour améliorer ça ?
La DTN et la Fédération jouent un rôle, en essayant d'informer directement les éducateurs. Au dernier colloque d'éducateurs (en mars à Mâcon, NDLR), Alain Cantarutti nous a proposé de l'appeler directement, et de recueillir nos adresses mail pour faire passer les informations en direct. Comme je te le disais, la fédération s'est aperçue qu'un certain nombre de comités, volontairement ou par négligence, ne passaient pas les informations.
L'école de pétanque "Les Jeunes Pétanqueurs du Lauragais"
que j'ai créé en 2005
Alain Cantarutti a annoncé une prochaine labellisation des écoles de pétanque, avec une classification qualitative de celles-ci. Est-ce une bonne chose ?
Oui, parce que ça veut dire que la fédération reconnaît le travail effectué par les écoles de pétanque. Sur la classification, je suis un peu plus réservé : on a parlé de mettre des étoiles, et ç'est un piège, je pense. Les parents vont dire : « Ah, cette école est bien, elle a quatre, cinq étoiles » et vont négliger la petite école de village qui n'en a pas. Parce que ce sera une question de moyens, le plus souvent : les gros clubs, qui ont du monde, une infrastructure, un boulodrome auront facilement une bonne note, alors que le petit club de campagne qui se bat pour enseigner avec quelques pneus et quatre morceaux de planches ne l'aura peut-être pas. Alors, oui à la labellisation et non au classement.
Il y a à ce jour 226 écoles de pétanque déclarées en France, pour un total de plus de six mille clubs et entre cinq cent et mille diplômes d'éducateurs déjà attribués. Il semble donc évident qu'il faut parvenir à faire mieux : quel rôle la communauté des éducateurs peut-elle jouer là-dedans ?
Bon, sur le nombre d'écoles, je pense que le chiffre est faux. Par exemple, il n'y en a aucune de déclarée dans l'Aveyron, alors que j'en connais cinq ou six. Pareil pour le Lot, la Dordogne, les Landes. D'ailleurs, Jean-Yves Peronnet l'indique dans son rapport : il met que quarante-sept comités n'ont pas répondu !
Donc, il y en aurait beaucoup plus ?
Oui, au moins le double... Ces écoles ont certainement été déclarées au niveau du comité, mais ceux-ci n'en ont pas fait part à la fédération.
1ére Réunion avec (à dr.) Anatolii Domashenko Ministre des Sports d'Ukraine et (à g.) Alexandre Artiemiev son chef de Cabinet d'Ukraine
Je vais reformuler ma question. Même s'il y a cinq cent écoles en France, on est loin du nombre de clubs, qui est de plus de six mille. Que peut-on faire pour que ce chiffre se développe ?
Nous avons trouvé une solution chez nous : on groupe plusieurs clubs, surtout en campagne, dans un boulodrome, au sein de ce que nous appelons un pôle. Les jeunes gardent l'identité de leur club, de leur village, mais font tous partie de la même école de pétanque : ça n'a pas été facile au début, mais ça marche très bien maintenant. Je pense que certains comités auraient intérêt à faire la même chose : on regroupe plusieurs dizaines de jeunes, ça crée un engouement supérieur à celui que peut créer une petite école de cinq ou six gamins.
Tu as fréquenté d'autres milieux sportifs avant de venir à la pétanque, le sport automobile et le cyclisme notamment, comme pratiquant et comme dirigeant. Qu'est-ce que la pétanque a de particulier, ou de différent, par rapport aux autres disciplines que tu as connues ?
C'est vrai, j'ai fait plus de deux cent cinquante rallyes comme co-pilote, dix-sept fois le Monte-Carlo notamment. Et le vélo, c'était avant, de minimes jusqu'à vingt-deux ans.
Dans le sport automobile, j'ai appris la solidarité. On se battait au centième de seconde pendant les courses, mais en dehors, on était vraiment amis : par exemple, si une voiture sortait de la route, on oubliait le chronomètre, et on s'arrêtait pour prendre des nouvelles ou aider. Cette solidarité, cette amitié, on ne la connait que très peu dans la pétanque.
Le cyclisme, lui, est un sport très structuré. Là aussi, ça fait une différence importante avec la pétanque.
Tu as mis en place un projet en direction des jeunes de la Haute Garonne qui s'appelle Avenir 31. En quoi est-ce que ça consiste ?
C'est un projet qui avait été élaboré par Marcel Coste, avec des éducateurs comme Jean Toninato et Didier Furton, et qui avait capoté. Quand j'ai repris la commission jeunes (au sein du Comité de la Haute-Garonne NDLR), je suis allé les voir et on a relancé le projet.
Alors Avenir31, c'est un groupe issu de sélections internes au département : on prend des jeunes qui sont méritants, qui ont un bon niveau et un bon comportement, on leur organise des formations et on les amène au frais du Comité dans des nationaux importants. L'idée, c'est de les aguerrir et de les lancer, et c'est en place depuis cinq ans.
Remise de la médaille de la Jeunesse et des Sports
Tu as également construit, depuis 2010, des liens avec la fédération ukrainienne. Parle-moi de ça.
Ma femme est ukrainienne, et je pense que quand on épouse quelqu'un, on épouse aussi son pays. On a donc eu l'idée de structurer la pétanque en Ukraine : mon épouse connaissait du monde dans le milieu de la gymnastique et a pu joindre le Ministre des Sports, que nous avons rencontré. C'était d'ailleurs un peu cocasse. Il nous a appelé à l'improviste pour nous donner rendez-vous immédiatement, un jour où il faisait très chaud à Kiev : j'y suis donc allé comme j'étais, en short, en chemisette et en sandales...
Mais la pétanque est encore balbutiante là-bas, même si une équipe a participé aux derniers championnats du monde. C'est un pays qui a peu de moyens, avec quelques problèmes internes au sein des dirigeants, peu d'effectifs... Mais bon, on fait venir des équipes chez nous à Fenouillet il y a deux ans, on a aussi fait venir des jeunes l'an dernier pour disputer un concours dans la Haute-Garonne. Voilà, ça avance.
Hubert Cervantès, Alain Juilla, Tetyana Juilla, Claude Azéma, Marcel Costes, et Jean-Claude Dubois
Réunion officielle avec Mr Sergiy Glushchenko (Ministre des Sports) et ses collaborateurs