Mercredi 29 janvier 2013. Après la Coupe du Monde de beachsoccer, c’est un Championnat du Monde de Pétanque qui est désormais proposé du 23 au 26 octobre 2014 à To’ata par la Fédération Internationale de Pétanque et Jeu Provençal (FIPJP), en partenariat le Comité Organisateur Pétanque Tahiti 2014 (COP).
Selon des statistiques 2011-2012 fournies par les instances sportives de l’époque, il y aurait 2 550 personnes licenciées au sein de 56 clubs, ce qui placerait la pétanque en 5ème position en terme de licences, après le football, le va’a, la voile et le judo. En s’appuyant sur l’expérience acquise lors de l’organisation de la Coupe du Monde de beachsoccer, la Polynésie continue donc à se faire connaître en tant que destination pour ce genre de manifestation sportive de renommée internationale.
La pétanque est très pratiquée en Polynésie, notamment dans les quartiers populaires. Elle représente un passe temps, une manière de se retrouver mais également un sport à part entière qui demande beaucoup de concentration. Après une Coupe du Monde de beachsoccer qui a su intéresser une bonne partie de la population, ce Championnat du Monde organisé sur une période plus courte devrait susciter également un vif intérêt.
Claude Azéma, président de la fédération internationale de pétanque :
Comment le projet de Coupe du Monde à Tahiti est-il né ?
« La fédération organise ces championnats tous les deux ans. Les années paires les hommes, impaires les femmes et les jeunes. Le championnat qui aura lieu ici… Il y aura un championnat par équipe et un championnat de tir individuel, deux compétitions séparées. Le tireur doit faire partie de l’équipe inscrite. »
« En sénior, ces championnats regroupent 48 équipes sélectionnées, parmi presque 100 que compte la fédération internationale sur les 5 continents. Chaque continent a des quotas par rapport à ses fédération affiliées : l’Océanie a droit à un quota de 3, plus le pays organisateur : l’Australie, la Nouvelle Zélande, la Nouvelle Calédonie et la Polynésie. »
« Pour le choix du candidat, les pays postulants envoient à la fédération un dossier qui est étudié et soumis à l’assemblée générale à Marseille, qui décide. Joel Degage a présenté un dossier solide bien appuyé par les autorités du territoire, par le milieu sportif et par le secteur administratif. »
Marseille est la capitale de la pétanque ?
« Marseille est la fausse capitale. Effectivement, la pétanque est née près de Marseille à La Ciotat en 1907 mais depuis la création de la fédération en 1959, aucun championnat du monde n’y a été organisé. Il aura fallu attendre 2008 pour un championnat de France. Il y a longtemps qu’il n’y a pas eu de Marseillais dans les instances dirigeantes. Les joueurs de haut niveau ne sont plus de la région, même s’il y a quelques bons joueurs qui se sont rapprochés de l’équipe de France. C’est le siège de la fédération car historiquement elle est née là-bas. Certes, il y a la légende... »
Vous savez que ce sport est très apprécié à Tahiti.
« J’étais venu il y a dix ans. En suivant les chiffres, j’ai constaté depuis un engouement, c’est fantastique. Je peux aider à travers la fédération en développant la formation d’encadrants, la formation dans les écoles avec des boules souples. On peut travailler avec l’Usep, avec l’Unss avec qui on a des conventions en métropole. Ce qui est intéressant avec la pétanque, c’est que ce n’est pas difficile, on peut prendre un champ, un parc, un bord de rivière, enlever un peu d’herbe et on joue… Cela ne coûte pas cher. »
« Cela rassemble toutes origines sociales, professionnelles, ethniques, religieuses…Cela efface les différences. Quelqu’un qui ne sait pas quoi faire après le travail vient sur le boulodrome pour discuter, s’amuser, faire des parties. Pour les municipalités, cela présente un intérêt également car cela sociabilise les gens et c’est une animation facile et pas chère. Un sport très adapté à vos archipels. »
Après une Coupe du Monde de beachsoccer très dynamique, quels sont vos atouts pour séduire le public ?
« Sur le terrain cela bouge un peu moins, heureusement ! Mais je prends le pari, que je suis sûr de gagner, qu’il y aura beaucoup plus de gens qui viennent de l’étranger pour la pétanque que pour le beachsoccer. Je suis persuadé qu’il y aura bien plus de retombées médiatiques pour l’étranger. Le beachsoccer, en France, on en a pas vu une seule image, à part quelques résultats en vitesse dans les émissions de sport. Là on va offrir au territoire les demi-finales décalées, la finale, en gros 6 heures de télévision. Notre démarche est de présenter la pétanque mais également les à-côtés pour montrer ce qui se passe dans le territoire, pour montrer qu’à Tahiti vous êtes capables de recevoir non seulement des gens qui viennent en vacances mais aussi d’organiser des événements qui exportent la renommée de votre pays à l’extérieur. »
Au niveau diffusion justement, de quelles chaînes s’agira-t-il ?
« Nous avons un partenariat avec Sport + qui est une chaîne cryptée sur le satellite et sur le câble. Cela ne fait pas des chiffres énormes mais un minimum de 800 000 à 1 000 000 de téléspectateurs, ce n’est pas mal. Les finales sont également reprises par France 3, ce sont les plus forts taux d’audience de la chaîne pour l’après midi. Il y a vraiment un public pour ça, en France et dans les pays limitrophes. Ici je suis certain qu’il y aura un public également pour les directs. On a passé un accord avec une chaîne locale -TNTV-. » SB