Yannick Payet a reconnu son erreur en démissionnant. Louise Ichouza assumera avec courage l’intérim jusqu’au25 janvier.
On ne s’ennuie jamais avec la pé- tanque péi. Pas sur les terrains à admirer les pointeurs, mais en coulisses où l’on casse du verre comme d’autres enfilent les carreaux. Le dernier épisode en date n’est pas le moins croustillant. Elu cet hiver, Yannick Payet mis en cause pour avoir utilisé l’argent du comité pour un déplacement de club avait mis en émoi ses colistiers et l’ensemble des présidents de clubs. Les joueurs, eux, ne comprennent plus rien. Ils voient défi- ler les élus plus ou moins vertueux à la vitesse de l’éclair. Et chacun d’eux traîne son lot de casseroles depuis plus de cinq ans.
RECONNAISSANCE DE DETTES
La pétanque était un sanctuaire de la convivialité et de la fidélité, elle est deve- nue viciée, pervertie. Ce comité n’a plus aucun sens de l’intérêt collectif. Il est parti à vau-l’eau au gré de petits arrangements entre amis. Attention, nous n’avons pas affaire à des bandits de grands chemins, à des voyous en cols blancs. Non, juste à des « responsables » qui n’ont jamais pris la mesure de leurs dites responsabilités. Pour en revenir à nos bouchons, devant l’ire de ses administrés, Yannick Payet a rendu son tablier lundi soir en petit co- mité puisque ce dernier s’est réduit à peau de chagrin après les démissions de Daniel Maillot et d’Ulysse Checkimanin, mais aussi en l’absence d’Ariste Mondon, le trésorier récemment monté au créneau. Bertrand Bertil aussi a pris du recul. Tous, plus ou moins, sont incapables de travailler de concert. Pourtant, il reste un souffle d’espoir. « Nous voulons rétablir la vérité », clame Eddy Maillot du comité qui cherche à monter son propre club à Bois de Nèfles Saint-Denis. Ainsi, Louise Ichouza est revenue sur le devant de scène. Elle assurera l’intérim jusqu’au 25 janvier, date de la prochaine AG. D’ici là, Yannick Payet aura peut-être trouvé les moyens de rembourser sa dette. Il a signé une reconnaissance de dettes (dont on ne connaît pas encore le montant). Il a visiblement montré sa bonne foi. « Il a commis l’erreur de prendre temporairement l’argent du comité pour un déplacement de son club, mais c’était une histoire de temps afin de récupérer l’argent de ses sponsors. Depuis, il rembourse », explique Eddy Maillot qui excuse donc en grande partie l’ex-président coupable, donc, de naïveté. À son âge, et eu égard à sa grande expérience dans le milieu associatif ou politique, est-ce vraiment de la naïveté ? C’est Noël, un moment d’égarement peut arriver. C’est Noël (bis), le comité de pé- tanque, c’est le grand magasin de la farce.
DISPONIBILITÉ, CLAIRVOYANCE ET PROBITÉ
Pour la nouvelle année, la liste des bonnes résolutions devrait être longue. Le 25 janvier, on devrait, plus ou moins, re- prendre les mêmes et redistribuer les cartes. Encore une fois, tous ces membres du comité n’ont pas forcément le vice dans le sang. « On vous invite à nos réunions, je veux que tout se passe dans la transparence. La transparence... », appelle Eddy Maillot. C’est sans doute ce dont a besoin la pétanque réunionnaise pour retrouver son rayonnement de jadis, et sa place sur l’échiquier national. Mais pour cela, il faut aussi une forte tête aux commandes. Un véritable patron ou patronne dont les trois qualités posées noir sur blanc sur sa lettre de motivation seraient : disponibilité, clairvoyance et probité. Joyeux Noël.
Stéphane Catherine