Alors que se sont déroulés les championnats d’Europe jeunes, nous sommes allés à la rencontre de jeunes marseillais qui, dans leurs clubs où leurs écoles, apprennent les bases de cette discipline.
Ce week-end à Bassens en Gironde les deux équipes de France ont défendu les titre de champions d'Europe jeunes acquis en 2012 par les espoirs tricolores. D'un côté Maxime James, Dylan Djoukitch, Joseph Molinas et David Doerr (France 1) qui constituent un ensemble offensif. De l'autre Thibaud Vaillant, Jonathan Casanova, Fabio Zeni et Vincent Azevedo (France 2) qui semblent plus armés à l'appoint et adaptés au contre. Deux groupes pleins de talent et de jeunesse qui donnent un autre image de la pétanque.
Car l’image de ce sport aujourd'hui est bien différente depuis quelques années. Bien sûr on dispute toujours des parties sur la place du village, au cabanon, au camping ou sur la plage et l’on y fait, bien souvent, fi des règles.
Mais aujourd'hui la pétanque est devenue un vrai sport avec des règles bien définies. La cible principale, comme le désignait Alain Cantarutti (le président de la Fédération Française de Pétanque et Jeu Provençal) à l'aube de son second mandat en janvier 2012, c'est la jeunesse. Depuis, la situation a évolué. Avec notamment la signature d'une convention en prélude au dernier Mondial La Marseillaise à Pétanque entre la FFPJP et l'Union Sportive de l'Enseignement du Premier Degré (Usep). On se souvient aussi que Patricia Jeanjean, la Présidente du Comité départemental 13, souhaitait attirer les gamins vers le sport bouliste, avec un horizon tourné vers le milieu scolaire.
Sous l'impulsion de Lucette Coste, la Présidente de la région Paca, référente Fédérale nationale et porteuse du projet sur la région, l'enfant se retrouve au centre de la préoccupation, avant de savoir s'il va devenir un champion ou pas.
L'école pour découvrir...
L'école des Palanques dans le 15e arrondissement de Marseille fait partie de la circonscription Marseille 12. Joëlle Revertegat, inspectrice de l'Education nationale, évalue la situation : « Avant 2013, nous n'avions pas de matériel spécifique. La situation a évolué en fin d'année, avec l'attribution à la circonscription "Marseille 12" par le Comité Départemental de trois kits pétanque avec notamment 36 boules "Juniors". Cela faisait suite à une convention tripartite entre le Comité Bouliste, l'Inspection Académique et L'Usep. L'année dernière, 25 classes de plusieurs écoles sont entrées dans l'activité, avec des pratiques soit dans la cour de l'école soit sur des boulodromes. Et une rencontre de six classes sur le secteur de l'Usep Mosaïk s'est déroulée. Pour cette année, c'est l'effet boule de neige, avec la participation de 15 nouvelles classes »
Cécile Negre Djerroud, l'institutrice de la classe de CE2, donne les consignes à des élèves bien disciplinés en présence de Laurent Pons-Palomba (conseiller pédagogique EPS) et de Roger Bosco (conseiller technique départemental). Michel Carmignani, le directeur, explique : « Ces séances sont bien gérées et appréciées par les enfants, ils sont appliqués et concentrés. Ils jouent à fond le jeu dans les différents ateliers mis en place. La séance dure une quarantaine de minutes. »
Autre endroit, autre méthode. A la Boule Doria, où le président Thierry Barrière explique : « Depuis six ou sept ans, nous accueillons des élèves de l'école abbé de l'épée toute proche (Marseille 5e). Ils viennent avec les instituteurs accompagnés de quelques parents. Il y a une approche pédagogique dispensée par les profs, lesquels insistent beaucoup sur les consignes de sécurité. Les bases techniques se travaillent sur le jeu de boules. Au terme des séances avec ateliers, il y a toujours un petit jeu pour créer une émulation. Et il y a deux ans, nous avions emmené six équipes à La Marseillaise des jeunes. L'une avait réalisé un joli parcours... »
... le club pour se perfectionner
Franchi le cap de la découverte, il faudra en passer par un stade d'initiation et se tourner vers des écoles de pétanque. Sous la direction d'éducateurs diplômés, y sont dispensées des séances plus approfondies en terme de technique, de gestation, de travail avec recherche d'application tant au niveau de l'appoint que du tir.
Pour Yves Fouque, responsable de la commission des jeunes au sein de l'instance départementale, « il y a dans le comité sept écoles de pétanque, bien trop peu à mon goût. Mais il faut reconnaître que des efforts sont faits. » A l'image de la Boule Michelet où en septembre s'est ouverte l'école Paul de Taxis du Poêt. Claude Flandin l'instigateur du projet, souligne qu' « à ce jour, nous avons une dizaine d'enfants. » A Trets aussi devrait éclore une école de pétanque.
La France au rendez-vous de l'élite
Et l'événement de ce week-end, le championnat d'Europe jeunes à Bassens ? Fait paradoxal, 95% des boulistes rencontrés n'en ont pas connaissance. Certains même, voyaient même mal où se trouvait un boulodrome à Bassens, qui est également un quartier de Marseille !
Nous sommes là, dans une autre dimension, avec des joueurs suivis par la commission technique nationale. Le Rovenain Olivier Atzeni est conseiller technique fédéral. Avant de partir rejoindre l'équipe de France en compagnie du joueur marseillais Jonathan Casanova, il détaille : « La DTN mène de front la découverte, l'initiation et la compétition de haut niveau.
Un binôme élus et salariés travaille main dans la main. Il a été créé un GPS (Groupe de pilotage et suivi du partenariat scolaire et péri-scolaire) composé de ), composé de Jean-Yves Peronnet, Jean-Paul Goffoz, qui adapte les contenus pédagogiques fédéraux aux exigences de l'Education Nationale, Lucette Coste et moi-même. Pour ce qui est des sélections, c'est un travail de longue haleine, avec des repérages, des détections, des stages, des sélections et des entraînements poussés. »
Francis CASANOVA