Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les Jeunes : Claude Raluy, la passion de transmettre

Après une belle carrière de joueur en Ile-de-France, Claude Raluy parcourt à présent la France et le monde pour transmettre son savoir-faire, sa passion pour le jeu et sa méthode d'entraînement. Entretien avec le boss du CIEP.

Enseignement de la pétanque

 

Claude Raluy, la passion de transmettre

 

 

Ceux qui, dans les années 70, admiraient les carreaux du grand Claude d'Auteuil ne se doutaient pas que le champion parisien troquerait un jour son bob de joueur contre une casquette de coach. C'est pourtant ce qu'a accompli le père du CIEP, faisant en quinze ans de cette structure l'un des principaux centres de formation, de progression et de remise en compétition de l'Hexagone.

 

Tu as créé le CIEP en 1998, mais tu avais commencé avant à proposé des pistes de formation ?

Oui, j'avais mis au point des jeux, la boule près du mur, la boule filante, mais c'était à titre personnel.


En même temps, on te voyait disparaître, alors que tu étais un très bon joueur, du paysage de la compétition. C'était lié, les deux choses ?

Oui. Je pense que si on veut faire des choses à fond, il faut faire des choix. Entraîner un joueur le samedi et tomber contre lui le dimanche, ça n'est pas cohérent. Ensuite, si on veut vraiment faire les choses sérieusement, il faut former un équipe, et aussi prendre du temps pour la réflexion : ça prend du temps d'élaborer des process pédagogiques, d'encadrer, de développer, de réfléchir à une cohérence d'enseignement, de construire le materiel qui va permettre de construire la progression de la discipline. Bon, tout ça, ça ne va pas trop avec le statut de joueur. Ca m'a poussé à arrêter de jouer, et je me suis surpris à constater que ça ne me manquait pas .

 

L'un a compensé l'autre, en quelque sorte ?

Oui. Enseigner, c'est un réel plaisir.

 

 

Historiquement, on peut dire que tu as mis sur pied la première unité d'enseignement?

Oui, enfin, il y avait Roger Roux, un ou deux ouvrages de références comme le Spécific pétanque, quelques initiateurs, c'était le tout début. Un jour, j'ai fait un stage pour des Japonais, ils m'ont dit : « Mais pourquoi vous ne créez pas votre école ? », et ça a commencé comme ça.


Mais cette envie d'apprendre, de former, elle est venue d'où ?

Lorsque j'étais joueur, je suivais déjà des logiques d'entraînement. Et au fil des compétitions, pendant les années que j'ai passé sur les terrains, j'ai toujours cherché à comprendre le pourquoi du comment, et voilà... un jour, j'ai eu envie de mettre tout ça en musique.

J'étais un joueur, c'est vrai, mais peut-être un joueur comme Marco (Foyot, NDLR), qui décortique beaucoup les choses qui se passent au cours d'une compétition. Alors, je me suis improvisé formateur, j'ai réuni une équipe, et tout ça s'est mis en place.

 

 

A l'époque c'était nouveau comme idée, ça, apprendre la pétanque ?

Complètement. Surtout de la part d'un joueur qui, d'un seul coup, s'improvise pédagogue. Ca a dû surprendre, certains ont du penser que ça allait être éphémère. Mais d'autres y ont cru : j'ai eu la confiance des fédérations française et internationale, de Claude Azéma et du président Bernard. Une équipe s'est construite autour du projet, avec des savoirs divers : Georges Dalbigot, qui est formateur des pilotes à Air France, a notamment apporté un savoir-faire déterminant. Parce que le CIEP, ce n'est pas Claude Raluy : c'est une équipe et un ensemble de compétences très large.


C'est aussi un lieu...

Oui, un jour, j'ai pu acheter à titre personnel une ancienne ferme, avec des hangars agricoles qui abritent à présent 700 m² de terrains couverts, dédiés spécifiquement à l'enseignement. Il n'y a pas de concours, ni de club à Sergines : tout est consacré à la formation.

 

 

 

Tu as été un des premiers à proposer des formations à des adultes. Qu'est-ce qui change dans ce cas-là, par rapport aux cours qu'on peut donner à des gamins ?

Les différences résident surtout dans le discours. On ne s'adresse pas à un adulte comme à un enfant : il faut avoir une vraie méthode, apporter des solutions à des défauts qui peuvent être anciens, résulter d'un vécu. Un adulte est moins malléable, il faut le convaincre.

Nous, on a une méthode qui est basé sur un rapport oeil-bras-pied, sur des notions de centre de gravité, de tridimensionnalité de la discipline, de programmation du geste : elle est aussi valable pour les jeunes que pour les adultes. C'est dans la transmission du message, la présentation des ateliers qu'on va avoir tel discours ou tel autre.

 

Tu interviens beaucoup à l'étranger. Est-ce que l'enseignement à destination de ressortissants d'autres pays prend une forme différente ou pas ?

En fait, le CIEP intervient de plusieurs façons. Par exemple, nous prenons en charge la préparation d'équipes en vue de championnats du monde ou de championnats continentaux. Chaque fois que nous l'avons fait, le pays, même s'il n'est pas pour autant allé en demi-finale ou en finale, a fait son meilleur résultat à ce jour. Après, il y a une notion de temps : à Taïwan, nous sommes restés dix ou quinze jours avant le championnat d'Asie, nous avons pu travailler en profondeur avec les coachs du pays qui sont des gens remarquables. Résultat, ils ont fini troisième.

Nous participons également à la formation de formateurs auprès de fédérations étrangères. On met en place avec Victor Nataf et Claude Azéma la ligne pédagogique de la fédération internationale, et lorsqu'on fait des stages dans ce domaine, ça se ponctue par l'obtention de diplômes internationaux délivrés par la FIPJP.
L'esprit de ces stages de formation de formateurs, c'est de développer la pétanque sur le plan international avec une logique d'enseignement, des relais identifiés et un matériel adapté. Et que les coachs et les enseignants de ces pays soient, à terme, autonomes.

 

 

A la lumière de toute cette expérience, qu'est-ce que tu dirais à ceux qui doutent encore de l'utilité d'apprendre en matière de pétanque ?

Moi, je dirais qu'au fond, ce qui est important, c'est de savoir pourquoi on joue bien, pourquoi on joue mal. Quand j'entends quelqu'un qui dit « Aujourd'hui, j'ai un mauvais bras », je me dis « Peut-être que c'est une mauvaise position de pied.» Donc, toutes ces situations, comme j'en ai connu quand j'étais jeune, qui consistent à ne pas pouvoir donner d'explication rationnelle à des problèmes rencontrés dans une discipline qui se veut sportive, ça n'a plus lieu d'être.

Une irrégularité dans la performance doit obtenir des réponses. C'est ce que nous faisons dans nos stages, pour remettre les gens qui viennent en action et leur donner des solutions pour se récupérer.

 

 


petanque

 

Posté par BOULEGAN

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article