Le Mondial - le vrai, l’unique -, c’est un melting-pot qui réunit les aficionados du monde entier. Qu’ils soient amateurs ou membres d’une équipe nationale. A l’occasion de la 32e édition, l'organisation table sur quelque 20 000 inscriptions en cinq jours.
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N’en déplaise aux Marseillais, organisateurs début juillet du plus grand concours en triplettes du monde, le plus important rassemblement de pétanqueurs tout court a bien lieu tous les ans, la semaine du 15 août, à Millau. Jeunes ou vieux, hommes ou femmes, gros bras ou petites mains, à trois, en doublettes ou en solo, tout le monde peut trouver cadre et compétition à sa mesure dans l’immense parc de la Victoire de la capitale sud-aveyronnaise (lire le programme ci-contre).
20 000 inscriptions en cinq jour
Le Mondial - le vrai, l’unique -, c’est aussi un formidable melting-pot qui réunit les aficionados du monde entier et, par voie de conséquence, tous ceux de France. Qu’ils soient amateurs ou membres d’une équipe nationale. Cette année encore, à l’occasion de la 32e édition, les responsables de Millau pétanque promotion (MPP) tablent sur quelque 20 000 inscriptions en cinq jours. Le “tête-à-tête” devrait donner le ton dès aujourd’hui.
Mais au-delà de cet aspect sportif et festif, le Mondial Midi Libre de Millau - c’est son appellation exacte - est surtout une aubaine économique pour toute la région. En un peu plus de trente ans, la manifestation est en effet passée du petit national de province - 268 doublettes et 50 000 francs de budget - à un immense barnum : 10 000 pétanqueurs et 500 000 € dans les bilans comptables.
Des retombées sonnantes et trébuchantes
"À une époque, les retombées avaient été évaluées à 10 millions de francs", indique même Jean-Pierre Mas, fils de Damien, le créateur de l’événement aujourd’hui décédé, et coprésident de MMP en charge des graphiques. Son alter ego, Bernard Rouquayrol, grand argentier du tournoi à ses heures, est plus nuancé. S’il revendique lui aussi des retombées sonnantes et trébuchantes pour la cité du gant, pas question d’avancer des chiffres aussi précis : "Parce que c’est très difficile à évaluer. Qui peut dire qu’un tel dépense tant d’euros chaque jour de Mondial. Et puis la crise est passée par là...»
En le poussant dans ses retranchements, il consent toutefois : "On peut néanmoins parler de millions d’euros malgré ce que dénoncent certains commerçants millavois...» La remarque n’est pas anodine. Ces derniers mois, les dirigeants de MPP ont dû batailler pour boucler leur financement. Arracher une à une toutes les publicités imprimées sur la plaquette du 32e opus. Et pallier le renoncement d’un partenaire historique et emblématique : le groupe Eiffage. "Nous ne collions plus à l’image du viaduc", explique Bernard Rouquayrol, désabusé.
"Le Mondial fait fuir les vrais touristes..."
Cette image du pétanqueur, un peu braillard et porté sur l’apéro, c’est aussi ce qui déplaît à quelques professionnels du tourisme local, qui renoncent à mettre la main à la poche. Hors micro, ces “anti” assurent qu’ils pourraient facilement se passer de l’événement. Et Millau avec eux. "Le Mondial fait fuir les vrais touristes, affirment-ils sûrs de leur fait. Comment expliquez-vous que tous les campings de la vallée du Tarn affichent complet et qu’à Millau, ce soit le contraire à cette période de l’année. Mais on ne touche pas au Mondial à Millau, c’est une institution. Si on l’arrêtait, on souffrirait peut-être la première année, et encore ce n’est pas sûr, mais après, on regagnerait le chemin perdu."
"Le Mondial étire la saison touristique"
Millau peut-elle se passer du Mondial de pétanque ? Guy Durand, le maire socialiste de la commune, n’y a jamais pensé. Selon lui, "ces esprits chagrins" sont une minorité. "Les campings ? J’habite dans le quartier et je peux vous dire que c’est très difficile de circuler en ce moment. Si l’on excepte un ou deux établissements, qui font le choix de ne pas accueillir des pétanqueurs, ils sont tous pleins. Au-delà, c’est tout le Sud-Aveyron qui en profite. Le Mondial étire la saison touristique", prévient-il.
"Millau ne peut pas se passer du Mondial de pétanque. C’est l’âme de notre été"
Guy Durand, maire de Millau
L’élu évoque aussi la manne financière qui, chaque été, revient aux associations partenaires. "Ce sont elles qui prennent en charge toutes les buvettes du parc. Sans cet argent récolté, elles ne pourraient pas fonctionner le reste de la saison." Et Guy Durand de conclure : "Millau ne peut pas se passer du Mondial de pétanque. C’est l’âme de notre été. Sans lui, nous serions tout simplement orphelins."
DOMINIQUE MERCADIER