Yvette Bert, 76 ans, condamnée à six mois de prison avec sursis et au versement de près de 120 000 € au fisc pour avoir organisé trop de lotos sans payer d'impôts, est décédée jeudi au centre hospitalier de Helfaut (Pas-de-Calais).
"Yvette Bert est décédée hier soir", a déclaré à l'AFP Me Claire Lamoril-Houtart, jointe par téléphone : "Elle était en soins intensifs depuis une semaine car elle avait des problèmes pour respirer". Celle qui avait été surnommée "mamie Yvette" ou mamie Loto" et vivait dans une résidence pour personnes âgées à Saint-Omer, était dépressive et souffrait de problèmes de santé. "Elle est morte un an jour pour jour après avoir tenté de se suicider, c'est l'ironie du sort", a souligné son avocate.
"Elle était très fatiguée, je pense qu'elle n'avait plus la force de se battre pour vivre", a ajouté Me Lamoril-Houtart. Yvette Bert avait été condamnée le 6 novembre par le tribunal correctionnel d'Arras à six mois de prison avec sursis et au versement de près de 120 000 euros au fisc, pour avoir organisé 169 lotos en un peu plus de quatre ans sans avoir notamment payé d'impôts sur les recettes. La septuagénaire, qui avait fait appel du jugement, avait été reconnue coupable d'organisation de loteries prohibées, abus de confiance et d'infraction fiscale. Son avocate avait assuré à la presse que sa cliente, dont les revenus s'élevaient à 650 euros par mois, ne pourrait pas payer.
A l'audience du 25 septembre, Yvette Bert avait assuré qu'elle n'avait jamais pris d'argent pour elle, l'intégralité des gains des lotos étant reversée à des associations caritatives ou à des personnes dans le besoin. A l'énoncé du jugement, la septuagénaire avait affirmé qu'elle "voulait mourir", et répété avoir "toujours tout donné pour les enfants malades et les personnes âgées". La date des obsèques de Mme Bert n'avait pas encore été fixée vendredi. Divorcée et mère de sept enfants, elle n'était plus en contact avec sa famille. "L'assistante sociale de l'hôpital cherche à joindre ses enfants", a expliqué Me Lamoril-Houtart.