il n'y aura pas de 35e édition du Mondial Midi Libre de Millau. La direction du tournoi a jeté l'éponge, lassée des querelles et des incertitudes. Une ultime réunion à la sous-préfecture de l'Aveyron mardi soir n'ayant rien donné, les quatre coprésidents millavois ont annoncé en conférence de presse mercredi matin l'annulation de la compétition. Toutes les explications en cliquant ici.
Poussée à bout par les autorités locales, qu’elles soient étatiques, politiques ou policières, l’association MPP dit stop. Définitivement stop. Pour Jean-Pierre Mas, son papa Damien aurait pris la même décision.
La chose était tout sauf préméditée. La preuve, c’est qu’il y a tout juste quinze jours, Millau Pétanque Promotion, par la plume de Jean-Pierre Mas l’un de ses co-présidents, informait « Pétanque12″ qu’il faisait partie des invités officiels de l’édition 2016. Le problème, le mot est faible, c’est que l’édition 2016 n’aura jamais lieu. Et ce n’est même pas la peine d’utiliser le conditionnel puisque la décision a été annoncée « définitive ».
Un acharnement plus fort que tout
Son annonce a fait l’effet d’une bombe, ce mercredi en fin de matinée dans les murs du restaurant Le Golf à Millau. Un véritable tsunami sur les rives de la rivière Tarn. Surprenant. Inattendu. Incroyable. L’édition 2015 avait pourtant été « un véritable succès sur le plan sportif ». Même l’orage et ses incidences sur la buvette n’avaient pas remis en cause le si précieux équilibre financier. Mais il y a visiblement plus fort que les caprices de la météo. La bêtise, la méchanceté et l’incompétence des hommes sont plus fortes que tout. Plus fortes que l’investissement et l’implication de plus de 500 bénévoles. Plus fortes que les retombées, qu’elles soient médiatiques ou économiques, d’une manifestation qui draine plus de 10 000 personnes tous les jours dans les allées du Parc de la Victoire. Plus fortes que les quelque 2 millions d’euros (audit réalisé par l’Office de Tourisme) que la plus grande manifestation de pétanque au monde apporte chaque année à son territoire.
Rien ne fut donc prémédité mais tout s’enchaina très vite. Deux heures de route entre Millau, où il venait de participer à une réunion bilan en sous-préfecture, et son domicile dans le Gard ont suffi à Jean-Pierre Mas pour faire le lien entre des indices qui n’annonçaient rien de bon : « Tout a commencé le mercredi sur le perron de l’Hôtel de Ville. Le maire a dit que le Mondial coûtait cher et que des choses étaient à revoir. Ona toujours reconnu le soutien des municipalités successives mais là on attendait autre chose », explique Jean-Pierre Mas.