La Fédération change le ton...

21.09.2017

Nous voulons que la pétanque soit reconnu comme un Sport Olympique ? Alors montrons et démontrons qu'elle en est digne ... Il est temps et grand temps que toutes sortes incivilités soient balayées. EDUCNAUTE-INFOS approuve les dernières décisions de Michel DESBOIS et du Comité Directeur.

Les voyous dehors...

On ne mégote pas avec la violence à la pétanque

Un Picard a été suspendu pour avoir lancé une boule en direction d’un rival. Sa sanction, sévère, démontre la volonté des instances de mettre fin à des dérives constatées depuis plusieurs années.

La pétanque a cette image du jeu populaire, qui se joue en vacances, au soleil, entre amis. Il est aussi un sport candidat pour devenir une discipline olympique… qui doit faire face à ses brebis galeuses. La cause ? La violence. Depuis des années, la fédération française de pétanque et jeu provençal essaie d’endiguer ce phénomène qui pourrit les compétitions un peu partout en France. Au point d’en faire un peu trop ? Ça doit être l’avis de José (prénom modifié). Très bon joueur, exerçant en compétition officielle, il n’a plus le droit de s’adonner à sa passion depuis que les instances officielles se sont penchées sur son cas. Et le moindre que l’on puisse dire, c’est que dans ces instances, on ne rigole pas avec le règlement.

Pour José, les choses ont basculé le 5 mars 2017 lors d’un concours officiel organisé à Feuquières-en-Vimeu (Somme). Selon son avocat, Me Christophe Hembert, le joueur, en pleine action, se fait prendre à partie par un tiers. Il le connaît bien : une histoire personnelle opposerait les deux hommes. Reste que ce tiers, toujours selon l’avocat, invective José pendant de très longues minutes, l’arrosant de noms d’oiseaux. Excédé, le joueur de boules finit par s’avancer. Les deux joueurs s’empoignent. Au final, José se saisit d’une boule qu’il jette à côté de son rival sans l’atteindre.

Il saisit le comité olympique et sportif français

La partie est suspendue. Un signalement est effectué aux organisateurs de la compétition, qui disqualifient finalement les deux hommes du concours. Mais cela ne s’arrête pas là. Une procédure disciplinaire est engagée contre cet habitant de Saleux. Il est convoqué le 6 mai 2017 devant la commission de discipline du comité départemental de la Somme, à Amiens. Si aucune procédure n’est engagée sur le plan pénal, sur le plan sportif, on n’est visiblement pas là pour prendre les choses à la légère : on trouve là un président, cinq assesseurs, deux rapporteurs-secrétaires, et onze témoins convoqués pour ce litige !

José s’est donc fait assister par son avocat pour l’occasion. La sanction est tombée, bien plus sévère que la sanction qui aurait pu être infligée à un joueur de football énervé : quatre ans de suspension et 200 euros d’amende ! Un appel a été formulé, lequel a été examiné le 26 juillet. Au final, José écope de deux ans de suspension, dont un an assorti du sursis. La sanction a beau être allégée, Me Christophe Hembert, persuadé que son client n’a pas voulu agresser son rival – « c’est un champion de pétanque. Il a jeté sa boule moins de trois mètres de lui, s’il avait voulu le toucher, il l’aurait fait à tous les coups ! » – ne désarme pas : il saisit le comité national olympique et sportif français pour une mission de conciliation. Pour lui, la sanction n’a pas lieu d’être, car outre le fond, la forme n’a pas été respectée : il dénonce une procédure nulle pour des questions de délais non respectée, d’absence de spécification des faits, et du non-respect du contradictoire. S’il n’obtient pas une décision favorable, il portera alors l’affaire devant le tribunal administratif.

On n’est décidément pas au concours du camping des Flots bleus…

GAUTIER LECARDONNEL

Le président de l’Aisne: «Même quand une personne a bu, on ne peut rien faire!»

En avril 2017, le président de la fédération de pétanque de l’Aisne, Willy Lacroix, a pris une décision forte : il a annulé les championnats départementaux. Un joueur avait cassé le nez d’un autre en lui donnant deux coups de poing. « Je l’ai fait avec regret, mais je l’ai fait ! Et je ne le regrette pas. Si on ne prend pas de telles décisions, ça ne peut qu’aller en empirant ». De ces actes de violences, le président en a plus qu’assez : « Ça a trop dégénéré ! Il y en a ras le bol de tous ces gens qui font n’importe quoi. Ils vont finir par tuer quelqu’un si ça continue. Imaginez quelqu’un qui se prend une boule dans la tête ! » Pour Willy Lacroix, « il est temps de faire quelque chose », car selon lui, la situation ne fait que s’aggraver : « Il n’y a aucun respect du règlement ! C’est une infime partie des joueurs qui sème le trouble, mais cela jette le discrédit sur tout le monde, sur tout le monde de la pétanque. »

Quand on lui dit que les sanctions paraissent déjà bien élevées, il réfute : « Il y a une vingtaine d’années, ceux qui étaient violents étaient radiés à vie. Mais malheureusement, cela a été revu depuis ». Et le président n’hésite pas à dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : le problème, vient surtout de la consommation d’alcool et/ou de cannabis chez certains joueurs. « Même si on se rend compte qu’une personne a bu, on ne peut rien faire. On ne peut pas le disqualifier. Tant que l’on ne pourra pas le faire avec les outils adéquats, on aura toujours des problèmes. » Willy Lacroix, qui est dirigeant depuis 30 ans, de dit prêt à jeter l’éponge : « C’est mon dernier mandat et j’arrête. »

G.L.