Cette publication fait partie de la rubrique :
« LE TIR DE COMPETITION »
Cette rubrique comprend huit articles :
- ETRE PERFORMANT
- PRATIQUE DU TIR EN COMPETITION
- QUALITES D’UN TIREUR CHEVRONNE N°1
- ASSUMER LA PLACE DE TIREUR
- LE TIREUR INAMOVIBLE
- QUALITES D’UN TIREUR CHEVRONNE N°2
- LE JEU DU TIREUR DE TETE
- POUR BIEN TIRER (à paraître)
Je reviens sur la pratique du tir en compétition pour parler de ces bombardiers dits « inamovibles ». Comme j’ai pu souvent le dire:
« Tirer c'est bien, frapper c'est mieux »
Or quand on ne frappe plus, il vaut mieux s'arrêter à temps et proposer à l’un de ses partenaires de permuter. Une boule apparemment mal pointée, située à une distance d’un mètre du bouchon, préserve souvent d’une grosse mène. En effet, les frappes des adversaires devront rester dans ce cercle d’un mètre de rayon pour compter à la fin de la mène. Or toutes les boules qui manquent leur objectif, se retrouvent « aux planches » et sont définitivement perdues. Comme nous le dit : « Marco Foyot », joueur d’exception, dans son livre nommé : « Pétanque », publié aux éditions Robert Laffont :
« Il n’y a pas de plus redoutables fléaux sur les terrains que les joueurs qui se croient tireurs, s’obstinent à revendiquer le tir et ne frappent que le vent »
Vous connaissez tous ces individus, qui une fois au poste de tireur de tête, sont indétrônables et qui, contre « vents et marées », alignent avec une répétition consternante les trous. Ce que l’on nomme dans notre jargon : « Le manqué double » est souvent lourd de conséquences dans le jeu en triplette. Dans ces moments, il faut compter sur le fait que les partenaires jouent plein et que l’adversaire manque au moins une fois pour limiter la marque.
Ces joueurs, par l'acharnement qu'ils mettent à conserver leur place, semblent nous dire que les choses sont ainsi et qu'il nous faut les accepter. Ce sont aussi souvent les mêmes, qui trouveront inadmissible que le pointeur égare quelques boules. Peut-être pensent-ils que le tir a quelque chose de plus noble et qu'ils sont les seuls à pouvoir briller dans l’exercice. Ils pensent sans doute que leurs partenaires ne peuvent pas faire mieux qu’eux dans cette situation. Le manque de confiance en ses coéquipiers traduit souvent un manque de confiance en soi. Enfin, tous ces arguments me laissent bien dubitatif et traduisent un manque évident de sportivité.
Je pense que dans ces phases de jeu, le problème est d'une autre nature. Si, on ôte le tir à ces tireurs patentés, c'est un peu comme si on leur coupait quelque chose. Ce comportement m’a toujours étonné, mais il ne me surprend plus. Non que moi-même je ne sois jamais tombé dans cet écueil, mais j'avais alors au moins l’excuse de mon immaturité au jeu et de mon manque d’expérience.
Il m'est aujourd'hui insupportable de transformer le terrain en « champ de mines » et c'est pourquoi j'appréhende aujourd’hui de jouer avec un partenaire incapable de me relayer en cas de défaillance. Pour autant, ce n'est visiblement pas le cas pour tout le monde. Il y a même une variété de joueur qui préfère évoluer avec un joueur incapable de frapper une boule pour être sûr que l’on ne viendra pas leur prendre leur place.
J'ai le souvenir d'un concours joué avec «-------- » et qui m'avait dit en fin de partie : « Ah si j'avais su, je t'aurais donné le tir »
Ce jour-là, j'avais en effet frappé plein pour détruire les points potentiels de l'adversaire et nous l'avions emporté d’extrême justesse. Une autre fois en triplette, toujours avec le même partenaire, il me dit avant le début de la partie :
« Ça ne te gêne pas si je joue au milieu »
Je lui réponds:
« Non, je me régale à bien pointer et si je peux vous donner l’avantage, ce sera le top »
J'étais déjà fier, qu'il me considère comme capable d'en attraper une. Mais à l’entame de la troisième partie, je viens à me dérégler au point.
Je ne parvenais plus à trouver le bon dosage sur le terrain au sol dur et lisse sur lequel on évoluait. Comme mon camarade carburait difficilement à une sur deux et ne parvenait pas à suivre notre tireur dans la réduction de la marque, je lui proposais alors de tourner et de passer au milieu. Il fit mine de ne pas m'entendre. Je m’efforçais de m’appliquer, mais plus je me concentrais, moins j’avais de rendement. Dans le même temps, son jeu se détériora et malgré la bonne prestation de notre tireur de tête, nous perdîmes la partie.
Sachez qu'il n’est malheureusement pas le seul à se comporter ainsi et cela est d’autant plus pénible lorsque qu’il s’agit de joueurs pourtant expérimentés. C’est pourquoi j’affirme que cette attitude a quelque chose de « viscéral »
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Voilà un nouvel article sur la pratique du tir en compétition, qui, j'en suis sûr, vous rappellera à tous quelques souvenirs désagréables. RETROUVEZ LA PATTE ET LA GOUAILLE DE L’AUTEUR DANS LE LIVRE
« PETANQUE, QUAND TU NOUS TIENS ! »
Je vous adresse à tous mes amitiés sportives en cette période de rentrée.
Frédéric NACHIN